Santa Cruz : jour 2, de Llamacorral à Taullipama

Après une nuit peu reposante, les muscles ne nous ayant pas laissé le loisir d’un sommeil paisible, nous levons tout de même un peu plus tard que prévu. Le programme de la journée est un peu plus chargé en distance que la veille : quatorze kilomètres jusqu’à prochain campement, mais pour seulement cinq cent mètres de dénivelé positif. Petit déjeuner au matte de coca. Puis il est temps de ranger les affaires, plier la tente et repartir.

Nous devons croisé deux lacs, un premier au bout de trois kilomètres, et le suivant aux alentours de six. La pente étant plus clémente, le corps commençant à s’habituer à cette marche, nous avançons de ce qui nous semble être un bon rythme. Nous tardons cependant à atteindre le premier lac. Le parcours est littérallement jongé de cadavres dans un état de décomposition plus ou moins avancés. D’ânes et de vaches bien entendus, les marcheurs ont plus de chances. De nombreux chevaux, ânes et bovins semblent en effet vivre ici, mais des accidents doivent survenir.

À l’approche du premier lac, nous croisons un groupe de randonneurs “légers”, les ânes de l’arriero transportant leur matériel et nourriture. Alors que nous longeons le bord du lac, nous faisons la rencontre d’une maman et de son petit, adorables tout deux; qui curieux s’approchent de nous.

Après le lac, un paysage quelque peu surprenant à cette altitude : une immense bande de sable. Le temps que nous avons mis pour atteindre ce premier lac ne coïncide pas avec l’idée que nous avons de notre rythme, ce qui est frustrant ! Mais que diable, nous continuons notre marche le cœur vaillant en direction du second lac.

Après un certain temps, celui-ci n’est toujours pas en vue, malgrè que nous maintenions un rythme soutenu car nous ne voulons pas arrivé trop tard. Nous commençons à remettre en doute notre position. Nous ne pouvons pas n’avoir parcouru que cette distance en autant de temps. Plutôt que de nous fier à la rencontre du second lac, nous reprenons notre carte, et après observation des alentours nous n’avons plus de doute : le premier lac était en fait le second, le vrai premier devant être asseché en ce moment ! Nous sommes donc bien plus loin que prévu, en fait nous sommes même presque arrivé. Un dernier obstacle se dresse cependant devant nous : une montée bien plus raide que jusqu’à présent.

Les jambes sont fatiguées par le rythme que nous leur avons imposé en pensant n’avoir fait que peu de kilomètres, et cette montée nous force à de nouvelles pauses pour reprendre notre souffle et réduire notre rythme cardiaque qui s’embale facilement avec l’effort et l’altitude. Mais nous nous savons désormais bientôt arrivés !

Tout en continuant à suivre la rivière qui nous accompagne depuis le début de notre aventure, nous atteignons enfin le camps de Taullipampa, qui se situe à 4250m d’altitude. Nous avons enfin passé la barre des 4000m. Le temps de monter notre tente et la pluie est déjà en train de faire son apparition.

Elle s’arrête en fin de journée et nous laisse profiter d’un coucher de soleil naugeux. Au loin, nous apercevons le fond de la vallée de Santa Cruz ainsi que le chemin qu’il nous faudra prendre pour franchir la crête. Celui-ci semble s’envoler vers les nuages, comme une promesse que demain sera dur, mais si le temps est clément, la vue sera magnifique.

Notre routine cartes-fromage-dodo se remet en place. À demain.