Santa Cruz : jour 3, de Taullipampa à Paria

À notre réveil, le ciel est suffisamment dégagé pour que l’on puisse distinguer les sommets. Peut-être serons nous chanceux aujourd’hui ? Nous nous sommes levés plus tôt afin de pouvoir profiter plus longtemps du point de vue de Punta Union. La nuit n’a toujours pas été très reposante et la fatigue de la marche se fait toujours sentir. Mais nous partons motivés !

Au fur et à mesure que nous avançons, le ciel devient de plus en plus bleu. S’il y avait bien un jour durant la rando où le soleil serait de mise c’est bien celui là ! Pour arriver à Punta Union, il n’y a que 3km mais… il y a aussi 500 mètres de dénivelé positif. La montée semble interminable, et il nous faut beaucoup de pauses pour récupérer au fur et à mesure. On distingue clairement le bout de la vallée de Santa Cruz, et en se retournant nous pouvons voir jusqu’au lac de la veille (le fameux premier second lac). La vue autour de nous n’est pas en reste, car nous pouvons observer sous toutes les coutures le mont Taulliraju qui s’élève majestueusement vers le ciel.

Heureusement, nous suivons toujours un cours d’eau qui nous permet de recharger nos gourdes, la montée plus le soleil induit une consommation plus importante que les autres jours ! La crête que nous devons passer semble toujours très loin, mais nous continuons notre pénitence jusqu’en haut !

Enfin, nous distinguons le panneau et la passe. Plus que quelques centaines de mètres pour nos jambes, ensuite ce ne sera que de la descente ! Au pied du mont Taulliraju, un joli lac turquoise semble se reposer tranquillement au soleil.

Plus que quelques mètres et… ça y est ! Nous sommes enfin à la passe de Punta Union qui permet de faire le lien entre la vallée de Santa Cruz et la vallée de Huaripampa. Notre nouveau record d’altitude, qui nous faudra longtemps pour dépasser je pense : 4750m !

Quelques nuages mais la vue reste bien dégagée. En montant sur le crête nous avons une vue à 360° des deux vallées. C’est magnifique. De l’autre côté la pente est très raide aussi, la descente ne s’annonce pas de tout repos. Mais pour le moment, nous sommes en avance sur notre horaire et nous prenons donc une petite pause au sommet le temps de nous reposer et de manger un morceau.

Au loin, dans l’autre direction, un groupe d’ânes chargés comme des mules monte la pente, et plus loin nous apercevons plusieurs personnes. Un péruvien, qui accompagnait les arrieros, se joint à nous pour faire la discussion. Puis, il est temps pour nous de repartir.

La descente est vraiment raide, mais nous avonçons à un bon rythme. Il y a des lacs un peu partout sur ce versant, du bleu turquoise au vert profond. Le groupe “léger”, dont les ânes sont passés devant nous, semble autant fatigué par la montée que nous, ce qui nous rassure. Nous bavardons avec un autre couple qui, comme nous, est autonome et donc un peu plus chargé…

La descente semble interminable. Nous avons l’impression d’un bon rythme mais nous ne faisons pas beaucoup de kilomètres. La pente est trop raide et le chemin trop accidenté pour que nous ayons vraiment une bonne vitesse. Il n’y a pourtant que 10 kilomètres à faire au total aujourd’hui mais nous n’en voyons pas la fin. Alors que nous sommes un peu frustrés par cette faible avance, la pluie commence à tomber. Nous pressons le pas, et après quelques temps arrivons enfin au campement Paria. Nous montons la tente sous la pluie, et nous mettons au sec, mais nous sommes un peu trempés ! Un demie-heure, le soleil refait son apparition… Nous aurions dû attendre mais… trop tard !

Nous terminons la journée avec notre nouvel ami, Alfred, qui visiblement ce serait bien installé dans notre tente…

Demain, ce sera le dernier jour de cette randonnée. Il n’y a quasiment que de la descente mais nous devons arriver au village tôt pour tenter de prendre un moyen de transport qui nous ramenera à Caraz !