L'outback australe

Des lambeaux de terre rougeoyante, aux bancs de sable d’une blancheur étincelante, nous avalons jour après jours les kilomètres des routes australes. Ils semblent nous rapprocher peu à peu d’une liberté dont le milieu urbanisé nous avait privée.

Le confort n’est certes plus le même, d’une part pour la réduction du volume de notre espace de vie, mais aussi à cause de l’hiver qui a laissé quelques traces dans la fraîcheur nocturne. Notre espace de confort se limite à notre voiture, avec le lit que nous y avons installé à l’arrière. M’enfin. Espace restreint bien sur, mais douillet et chaleureux. Notre rythme a du changer aussi, afin de mieux coller à celui du soleil ! L’hiver est aussi encore présent ici, les journées sont courtes.

Nos pas nous portent vers le nord, toujours à la recherche d’un travail. Gingin, Yanchep, Cervantes, Jurien… Les noms défilent. Des centaines de kilomètres sans croiser de grandes villes. Celles croisées ne dépassent pas les 1000 habitants. On y trouve en général un petit supermarché de village, une poste, un café et un magasin de matériel. Et une station service fort heureusement ! La liberté paraît bien fébrile lorsqu’on depent entièrement du carburant.

Au cours des trajets nous avons croisé des déserts blancs. Pas un blanc cassé, ivoire ou que sais-je encore. Un vrai blanc, éblouissant sous le soleil ambiant.  Il reflète tellement de lumière qu’il en gomme le relief du paysage. Seuls les quelques végétaux qui l’occupent sont là pour nous le rappeler.

Mais le blanc n’a pas l’exclusivité en matière de sable ici. Celui du désert des Pinacles est d’un jaune souffre profond. Avec ces centaines de roches s’élevant vers le ciel, comme si à des siècles d’aujourd’hui la nature eu décidé que ce lieu serait le cimetière de quelques mystérieuses créatures.

Nous parcourons des étendues de terre sur des dizaines de kilomètres sans croiser de trace humaine autre que la route. La nature prend ses aises, libérée qu’elle semble être de l’oppression de la civilisation.

Un soir, alors que nous venions de terminer de manger, un spectacle rare nous fut donné : des dizaines et dizaines de Cockatoos noirs se mirent en chœur à chanter de tout côté. Non pas que le chant de ces volatiles soit des plus agréable, mais le spectacle d’une telle quantité de ces oiseaux n’en était pas moins majestueux. À ce même endroit, une énorme ruche a élu domicile dans le tronc d’un arbre.

Notre carrosse nous permettant d’emprunter des routes non goudronnées, voire celles qui n’en méritent pas le nom, nous nous aventurons dans des endroits plus ou moins égarés. C’est ainsi que nous avons été jusqu’à la pointe Louise qui offre une très belle vue sur la côte et l’océan indien. Nous avons pu aussi faire le tour du lac salé Yarra Yarra : une couche de sel sur le rivage qui se mélange à une eau parfois d’un bleu azur, parfois du rouge de la terre.

Dans le désert, certaines arrivent à se faire une petite place. Elles deviennent les célébrités de la région. Parfois si célèbres que certains viennent de loin pour les voir, comme l’atteste une petite dame à bord de son combi VW faisant des kilomètres pour trouver des reef-flowers (que nous n’avons pu voir jusqu’à présent).

Le soleil est couché désormais. Une nouvelle aventure commence demain que l’on hésitera pas à partager. En attendant, nous vous offrons une petite minute dans le désert des Pinacles :

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